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Voulons-nous vraiment une nouvelle guerre mondiale contre la Russie ?

Voulons-nous vraiment une nouvelle guerre mondiale contre la Russie ?

New Eastern Outlook
16 Novembre 2015
Traduction par Jean-Maxime Corneille, article exclusif initial pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook” 

Washington continue de se ridiculiser sur la scène internationale, par son incapacité à contrer effectivement cette impression grandissante de par le monde : la Russie, dépensant moins de 10 % de ce que le Pentagone dépense annuellement en matière de Défense, a réussi à faire davantage contre l'EI en Syrie en six semaines que la campagne de bombardement de la puissante U.S. Air Force n'avait prétendu faire en presque un an et demi. Un aspect qui attire notre attention, est la démonstration faite par les militaires russes de nouvelles technologies qui bouleversent les notions largement répondues à l'Ouest, selon lesquelles la Russie serait à un stade à peine plus avancé que celui d'un vulgaire exportateur de pétrole et de matières premières.

La récente réorganisation complexe militaro-industriel d'État russe, ainsi que la réorganisation des forces armées de l'ère post-soviétique, sous l'actuel Ministre de la Défense Sergueï Choïgou, sont bien visibles dans le succès à ce jour des forces russes face à l'EI et ses autres forces affidées en Syrie. Clairement, les capacités militaires russes ont changé du tout au tout depuis l'ère soviétique de la Guerre froide.

Dans une guerre il n'y a jamais de vainqueur. Mais jusqu'à présent la Russie s'est trouvée impliquée de fait dans une guerre non voulue avec Washington, depuis que l'Administration de George W. Bush eut annoncé son plan fou consistant à déployer ce qui est appelé par euphémisme système de « Défense Anti-Missiles balistiques » (DAM [Ballistic Missiles Defense - BMD]), ainsi que des radars d'alerte avancée en Pologne, République tchèque, Roumanie et Turquie depuis 2007. Sans rentrer dans les détails, les technologies de DAM sont l'opposé de la défensive. Au lieu de cela elles rendent une guerre préventive/préemptive hautement vraisemblable1. Bien sûr, les retombées radioactives d'un tel échange nucléaire seraient en premier lieu pour les pays européens, ayant été assez fous pour inviter la DAM américaine sur leur sol.

Vint alors le coup d'État hautement provocatif de février 2014 en Ukraine, installant une cabale de gangsters, de néonazis de criminels qui lancèrent une guerre civile contre leur propre peuple dans l'est de l'Ukraine : une tentative mal conçue en vue d'amener la Russie dans une guerre terrestre de l'autre côté de sa frontière.
S'ensuivirent deux vetos du Conseil de Sécurité des Nations Unies par la Chine et la Russie, contre les propositions américaines d'une zone d'exclusion aérienne [No Fly zones] sur la Syrie, la même qui permit plus tôt la destruction de la Libye de Kadhafi. À présent, à la surprise de l'Ouest, la Russie a accepté la requête du président syrien Bachar al-Assad, afin de l'aider à éliminer les terroristes qui ont ravagé son pays auparavant pacifique durant les quatre dernières années.

Ce que l'Etat-Major général russe a réussi, depuis sa campagne aérienne de précision commencée le 30 septembre dernier, a cependant frappé de stupeur les planificateurs occidentaux en matière de Défense, car la prouesse technologique russe n'était pas attendue. Deux de ces technologies sont dignes d'être regardées de plus près : le chasseur-bombardier Soukhoï Su-34, et ce qui est appelé le lance-roquettes thermobarique "bourdon".

Le chasseur-bombardier Soukhoï Su-34 "Fullback"2.

L'avion responsable de certaines des frappes les plus dommageables contre l'EI et les autres enclaves terroristes en Syrie, est manufacturé par l'industrie aéronautique d'État russe sous le nom de Soukhoï Su-34.
Décrit par l'Agence de Presse RIA Novosti, « le Su-34 est conçu pour délivrer une cargaison de bombes suffisamment importantes pour traiter une zone prédéterminée, frapper sa cible avec précision tout en se permettant des actions évasives lui permettant d'échapper à des chasseurs ennemis lancés à sa poursuite ». L'avion est également conçu pour pouvoir se mesurer à des chasseurs-bombardier ennemis en combat aérien comme le F-16 américain. Le Su-34 fit son premier vol d'essai en 1990 tandis que l'Union Soviétique s'effondrait dans le chaos des années Eltsine, ce qui engendre de multiples retards. Finalement l'avion entra dans sa phase de pleine production en 2010.

D'après le rapport du magazine américain « Defense Industry Daily3», au nombre des caractéristiques du Su-34 figurent :

A présent, les nouvelles technologies de guerre électronique (GE9).

Clairement, l'aviation russe impressionne déjà par sa démonstration contre les centres terroristes en Syrie. Mais à ce mois-ci à présent, va voir s'ajouter un "changement dans les règles du jeu", arrivant sous la forme d'un nouveau composant. S'adressant à l'exposition aérienne de Dubaï (Dubai Air Show) le 12 novembre 2015, Igor Nasenkov, Premier assistant du Directeur Général du conglomérat KRET des technologies radio électroniques10, a annoncé que ce mois-ci, dans les prochains jours, les Su-34 allaient déployer de quoi les faire devenir également des avions de guerre électronique11. Nasenkov expliqua en effet que le nouveau système de contre-mesures électroniques (CME [Electronic countermeasures, ECM]) installés sur les safrans d'ailes, allaient donner aux Su-34 des capacités de guerre électronique leur permettant de lancer des contre-mesures électroniques effectives contre les systèmes radar, les missiles sol-air, ainsi qu'une capacité d'alerte précoce et de contrôle aérien12.

Or cette avance russe en termes de ce qui était appelé par euphémisme en jargon militaire, les "contre-mesures électroniques", est en train de donner à coup sûr quelques nuits blanches aux étoiles galonnées du Pentagone américain. Déjà plus tôt cette année, dans la bataille pour l'Ukraine de l'Est pro-russe, ainsi que dans la mer Noire, et à présent en Syrie, selon des sources militaires hauts placées, la Russie a déployé des technologies de CME hautement effectives comme le Krassoukha-4, permettant de saturer avec succès les radars ainsi que les avions et satellites hostiles13. Le Lt. General Ben Hodges, Commandant de l'US Army en Europe (USAREUR14), décrit les capacités CME russe utilisées en Ukraine comme « à en pleurer » ["eye-watering"], suggérant que certains officiers américains et de l'OTAN sont plus que légèrement perturbés par ce qu'ils découvrent15. Ronald Pontius, assistant du chef du centre militaire pour la guerre cybernétique [Army Cyber Command], le Lt. Gen. Edward Cardon, a déclaré lors d'une conférence en octobre que « vous ne pouvez pas échapper à la conclusion que nous [l'OTAN] ne progressons pas au même rythme que la menace l'exige »16. En bref, les planificateurs du Pentagone ont été pris par surprise ("les pieds plats"), malgré tous les milliers de milliards de dollars des contribuables américains gaspillés durant ces récentes années pour le plus grand profit de l'industrie militaire américaine17.

Durant les jours critiques de mars 2014, durant lesquelles les citoyens de Crimée votèrent par référendum leur rattachement à la Russie, des reporters du New York Times rapportèrent alors la présence de systèmes de brouillage électronique, connus sous la dénomination de R-330Zh Zhitel, manufacturés par Protek à Voronej, Russie. On comprit alors que cette technologie ultramoderne était déployée afin de prévenir toute tentative d'invasion de la Crimée de la part de l'armée ukrainienne avant le référendum. Les forces russes en Crimée, qui étaient présentes sur la base d'un accord légal antérieur avec Kiev, furent ainsi données comme capables de bloquer toutes les communications des forces militaires de Kiev, empêchant de fête tout bain de sang en Crimée18. Washington fut stupéfait...

L'USS Donald Cook...

À la suite de cela, en avril 2014, un mois après le rattachement de la Crimée au sein de la fédération de Russie, le président Obama ordonna au destroyer USS Donald Cook de se rendre en mer Noire juste au large de la Crimée, Sébastopol sert de port d'attache à la flotte russe de la mer Noire, afin de "rassurer" les états européens quant à la résolution américaine. Or le Donald Cook n'était pas un destroyer antimissile ordinaire. Il était en fait l'un des quatre vaisseaux modernisés ("refités" [refitted]) en tant que parties intégrantes du système Aegis de Défense Anti-Missiles [Aegis Ballistic Missile Defense System] de Washington, supposé contrer l'arsenal nucléaire russe. L'USS Donald Cook pénétra donc hardiment en mer Noire le 8 avril 2015, mettant cap sur les eaux territoriales russes. Le 12 avril, quatre jours plus tard seulement, le vaisseau américain quitta inexplicablement la zone au large de la Crimée pour aller se réfugier dans un port de la Roumanie, membre de l'OTAN, duquel il devait ensuite quitter définitivement la mer Noire. Un rapport du 30 avril 2014 paru dans l'édition en ligne du journal russe Rossiyskaya Gazeta Online19 titra alors : « Qu'est ce qui a donc effrayé le destroyer américain? », Déclarant que tandis que l'USS Donald Cook s'aventurait près des eaux de la Crimée (devenue russe à cette date), un bombardier russe Su-24 de l'aviation tactique20 [Frontal Aviation] mena une passe tout près du destroyer21. Rossiyskaya Gazeta poursuivit en précisant que le Su-24 russe « n'avait ni bombe ni missile à bord. Seulement un panier escamotable équipé du système complexe de guerre électronique Khibiny22 sous son fuselage ». Et alors qu'il ce rapprocha du destroyer américain, le système Khibiny fit se désactiver « le radar de l'USS Donald Cook, ses circuits de contrôle de combat, et ses systèmes de transmission de données : en bref, ils ont fait disjoncter le système Aegis tout entier, aussi facilement que si l'on avait éteint une télévision en appuyant sur le bouton de la télécommande. Après ceci, le Su-24 simula un lancement de missiles contre le vaisseau rendu sourd et aveugle. Plus tard il apparut une nouvelle fois, et encore une fois, douze fois au total23

Tandis que l'U.S. Army déniait cet incident comme relevant simplement de la propagande russe, le fait est que l'USS Donald Cook n'a plus jamais approché les eaux russes de la mer Noire. Pas plus qu'aucun autre vaisseau de l'OTAN qui l'a remplacé par la suite dans la mer Noire. Un rapport de 2015 rendus par le bureau des études militaires étrangères [Foreign Military Studies Office] de l'U.S. Army certifia que la Russie « possédait en effet de grandissantes capacités en matière de guerre électronique [GE], et que son commandement militaire et politique en comprenait l'importance... Leurs capacités grandissantes leur permettant d'aveugler ou de perturber les communications digitales pourraient conduire à rehausser les champs d'affrontements dans tout combat contre un ennemi conventionnel supérieur ».

Ce que l'on doit donc préciser, c'est que ces nouveaux systèmes de contre-mesures électroniques russe Khibiny, sont en train d'être installé à présent sur les safrans d'ailes des chasseurs-bombardiers russes Su-34 opérant en ce moment même contre l'EI en Syrie24.

Les bourdons tueurs.

La seconde nouvelle technologie militaire russe hautement avancée qui fait froncer les sourcils du Secrétaire américain à la Défense "Ash" Carter25 au Pentagone, c'est le nouveau "Bourdon" que les militaires russes classifient en tant que lance-flammes26. En réalité il s'agit d'une arme thermobarique hautement avancée qui lance une tête militaire utilisant la combinaison d'une charge explosive avec un carburant hautement combustible. Quand la roquette atteint sa cible, le carburant est dispersé dans un nuage qui déflagre à la suite de l'explosion de la charge27. Les experts militaires américains récemment interrogés par les scientifiques américains du magazine d'ingénierie "Popular Mechanics" afin d'évoluer ce Bourdon ont déclaré : « l'explosion qui en résulte est dévastatrice, propageant une onde de choc puis une boule de feu jusqu'à six ou 7 m de diamètre ». Les experts américains rajoutant que le Bourdon s'avère « spécialement utile contre les troupes à l'abri dans des bunkers ou des retranchements, et même dans des véhicules blindés, du fait que le gaz en se dispersant pénètre dans les espaces clos et permet à la boule de feu de s'étendre (s'expanser) à l'intérieur. Le thermobarique est particulièrement dévastateur pour les bâtiments, une munition thermobarique entrant dans une structure peut littéralement souffler le bâtiment depuis l'intérieur du fait de la surpression occasionnée28».

« Status-6 »

Nous ne rentrerons pas ici dans les détails d'une autre technologie ultrasecrète militaire russe, qui fut récemment le sujet d'un reportage de la télévision russe, et sur lequel peu de choses sont actuellement connues29. Il est révélateur de ce qui est développé en Russie, et qui prépare pour la suite ce qui depuis Washington était auparavant impensable. Le « Système Multiusage Océanique : Status-6 » semblent être un nouveau système d'armes nucléaire sous-marin russe, conçu pour mettre en échec les radars de l'OTAN ainsi que tout système de défense antimissile existant, tandis qu'il pourrait causer d'« importants dommages aux potentiel économique » le long des régions côtières ennemies. Il est rapporté que le Status-6 causeraient ce qu'en des termes militaires russes son appelle « des dommages inacceptables assurés » à une force adverse. Ils laissent entendre qu'il résulterait d'une détonation « dans la zone d'une côte ennemie » (comprendre : New York, Boston, Washington?), une « zone de contamination radioactive extensive » qui assurerait que cette région ne puisse plus être utilisée pour des « activités économiques, militaires, ou toute autre activité pour un temps long ». Il est rapporté que Status-6 se présentent sous la forme d'une torpille massive, désignée en tant qu'un « véhicule sous-marin auto propulsé », ayant une portée de 10 000 km, et pouvant opérer à une profondeur de plus de 1000 m. Lors d'une réunion tenue le 10 novembre 2015 avec les chefs militaires russes, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie pourrait ainsi contrer le programme de bouclier antimissile de l'OTAN menée par les États-Unis, par l'utilisation de « nouveaux systèmes de frappe capable de pénétrer n'importe quelle défense antimissile30». Il est possible de présumer qu'il faisait référence à ce système Status-6.

Le secrétaire à la défense américain Carter, a déclaré le 8 novembre dans un discours que la Russie et la Chine était en train de défier « la prééminence américaine », ainsi que ce que l'on appelle « sa régence/mainmise sur l'ordre du monde » [“stewardship of the world order”]. Carter ajouta que, « le plus perturbant est la tentative d'intimidation militaire nucléaire de Moscou », qui selon ses vues « soulève des questions quant à l'engagement des dirigeants russes au service d'une stabilité stratégique, le respect des normes contre l'utilisation des armes nucléaires...31»

Sans surprise, Carter n'a pas mentionné la très peu discrète tentative d'intimidation de Washington. Car en addition des technologies avancées de défense antimissile balistique américaine déployée de façon à cibler Moscou, Carter a récemment annoncé que des armes nucléaires américaines hautement avancées seraient stationnées sur la base de Büchel Air Base en Allemagne, en tant que partie d'un programme nucléaire de l'OTAN pluripartite, impliquant l'hébergement par les états de l'OTAN non nucléaire en Europe de plus de 200 têtes nucléaires américaines. Ces états de l'OTAN en Europe, incluant l'Allemagne, viennent juste de devenir un potentiel "Ground Zero" pour le cas où n'importe quelle guerre nucléaire possible entre les États-Unis et la Russie devait éclater. Peut-être qu'il étend pour quelques esprits un peu plus sobre de prendre la responsabilité à Washington, en vue du rétablissement de la paix dans le monde, des esprits n'étant pas obsédés par un genre d'idée aussi ridicule que cette idée de "prééminence".

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1 NDT : tout ceci est expliqué dans l'ouvrage de l'auteur : « Full Spectrum dominance » (2009, à paraître en français).
2 NDT : "Fullback" dans la nomenclature de classification OTAN.
3 « Russias SU-32, SU-34 Long Range Strike Fighters », 11 juin 2014 Defense Industry Daily, http://www.defenseindustrydaily.com/russia-to-begin-receiving-su34-longrange-strike-fighters-02595/
4 NDT : Vympel R-73 (code OTAN AA-11 Archer): le missiles air-air à courte portée russe le plus moderne, considéré comme l'un des meilleurs au monde pour le combat rapproché à portée visuelle [Dogfight].
5 NDT : Vympel R-77 (code OTAN AA-12 Adder) : missile air-air moyenne/longue portée (jusqu'à 150kms pour la version R-77 M1) à guidage radar actif. Assurément l'un des missiles de supériorité aérienne les plus évolués au monde, surnommé AMRAAMski pour sa ressemblance avec le célèbre missile américain AIM-120 AMRAAM, bien qu'il lui soit supérieur et nettement plus récent.
6 NDT : « Adéquation contour/relief du terrain » : système de navigation avancée développé initialement pour les missiles de croisière, permettant de voler avec un risque limité en dessous de la couverture des radars terrestres.
7 NDT : la bande X est une plage de fréquences d'onde radio dite 'SHF' (Supra-haute fréquence, de 8 à 12 GHz). Elle permet une très longue portée et des applications de détection spéciales.
8 « Russias SU-32, SU-34 Long Range Strike Fighters », précité ; voir aussi « Le chasseur-bombardier russe Su-34 », Sputnik News, 6 octobre 2015 : http://fr.sputniknews.com/infographies/20151006/1018637091/chasseur-bombardier-russe-Su34.html
9 NDT : Electronic Warfare, EW.
10 KRET est un regroupement de quelques 95 entreprises d'électronique sous l'égide de l'État russe, formé en 2009 autour du géant de l'industrie militaire d'État russe : Rostec. http://kret.com/en/about/person/1810/
11 « Flying Fear: Russian Su 34s to Turn Into Electronic Warfare Jets », Sputnik News, 12 Novembre 2015 http://sputniknews.com/military/20151112/1029959990/su-34-electronic-warfare.html#ixzz3rGMrk1Cs. Le Su-34, va en effet se voir doter de pods de guerre électronique avancée (paniers escamotables fixés sur point d'emport, comme le pod infrarouge Damoclès du Rafale) : « Les Su-34 russes bientôt pourvus d'armements électroniques »; SputnikNews, 12 novembre 2015. http://fr.sputniknews.com/defense/20151112/1019473954/russie-su34-armements-electroniques.html
12 « Flying Fear: Russian Su 34s to Turn Into Electronic Warfare Jets », précité. NDT : nous parlons bien ici de capacités similaires aux rôles ordinairement dévolus aux AWACS de l'OTAN.
13 « L'armée russe reçoit un brouilleur de satellites espions » (SputnikNews, 25 avril 2013, http://fr.sputniknews.com/presse/20130425/198166221.html#ixzz3rZE0gwzp « Des armes de guerre électronique russes aperçues en Syrie » (SputnikNews, 5 octobre 2015): http://fr.sputniknews.com/international/20151005/1018601095/syrie-russie-armes-electroniques.html#ixzz3rZEBEtwN
14 http://www.eur.army.mil/
15 NDT : une première alerte d'importance qui fut rendue accessible au grand public, fut l'irrésistible chronique d'Alexandre Artamonov sur Radio Sputnik : « Et si l’armée russe attaquait l’Ukraine… » (reprise par «Novorossia Today », Agence de presse des territoires de l'Est de l'Ukraine pro-russe, 27 août 2015). Louons au passage l'extraordinaire effort de traduction en français de la part des sources russe et pro-russes. http://novorossia.today/et-si-l-armee-russe-attaquait-l-ukraine/
16 « Russia's Winning the Electronic War », Paul McLeary, Foreign Policy, 21 Octobre 2015: http://foreignpolicy.com/2015/10/21/russia-winning-the-electronic-war/
17 NDT : c'est également ce que disent des experts du Renseignement militaire américain de premier ordre, comme le Dr. Steve Pieczenik.
18 C.J. Chivers, Is That an R-330Zh Zhitel on the Road in Crimea?--Reporter’s Instagram on Russian Military Equipment, New York Times, April 2, 2014, http://www.nytimes.com/2014/04/03/world/europe/instagram-catalogs-new-russian-weaponry.html?_r=3
19 “Что напугало американский эсминец?” (Anton Valagin, traduit en français : « Qu’est-ce qui a tant effrayé l’USS Donald Cook en Mer Noire ? », Réseau Voltaire, 14 septembre 2014, ajoutant les vidéos Russia Today). http://www.voltairenet.org/article185324.html
20 NDT : "Aviation Frontale" (Фронтовая Авиация - Frontovaya Aviatsiya), équivalent depuis l'époque soviétique de ce que l'on appelle incident des forces aériennes tactiques, évoluant sur le front contre les armées adverses, incluant l'aviation d'assaut et les hélicoptères de combat (par opposition à l'aviation stratégique, qui a pour objet d'attaquer les structures de commandement politique et militaire d'un ennemi, son complexe militaro-industriel, son économie et sa population...).
21 « Russian EW or IW? » [« Guerre Electronique russe ou bien (seulement) Guerre de l'information/propagande? »], OE Watch (Foreign Military Studies Office - Operationnal Environment Watch), citant l'article russe original. http://fmso.leavenworth.army.mil/OEWatch/201412/Russia_08.html
22 Khibiny L-175V (Хибины Л-175В).
23 « Russian Su -24 scores off against the American "USS Donald Cook" », La Voix de la Russie, 21 avril 2014.Voir aussi « Ukraine: un navire américain "provoqué" par un avion de combat russe » (BFM TV, 14 avril 2014). http://www.bfmtv.com/international/ukraine-un-navire-americain-provoque-un-avion-combat-russe-755315.html
24 NDT : sans certitude, il est possible d'en avoir un visuel en comparant les fiches Wikipédia du Su-34 d'une part, et la fiche russe ou anglophone du "Khibiny (electronic countermeasures system)", en remarquant la différence nette au niveau des safrans d'ailes : https://en.wikipedia.org/wiki/Sukhoi_Su-34 https://en.wikipedia.org/wiki/Khibiny_%28electronic_countermeasures_system%29
25 NDT : Ashton Baldwin Carter, jeu de mot avec "Ash" (cendres), qui peut être aussi une subtile référence à la «Légende de cendres » ["Legacy of Ashes"] qu'évoqua le Président Eisenhower dans son discours d'adieu (au sujet Complexe Militaro-Industriel [CMI] américain, voir nos notes concernant l'article précédent de W. Engdahl, « Les génies et le génocide : la Syrie, Israël, la Russie, et beaucoup de pétrole. », 26 octobre 2015 ), qui fut le titre d'un livre dénonçant à bon droit les abus de la CIA commis au nom du peuple américain ("Legacy of Ashes: The History of the CIA", Tim Weiner, Edit. Doubleday, 2007).
26 Le RPO-A Shmel (РПО-А Шмель, littéralement « bourdon ») : lance-flammes à roquette (Реактивный Пехотный Огнемет) pour l'infanterie à munitions thermobariques, dévastatrices en combat urbain. Développé dans les années 1960, entré en service dans les années 1980. Pour une vidéo du RPO-A en action, voir « Les essais d'un lance-flamme russe dernier cri », SputnikNews, 06 décembre 2011. http://fr.sputniknews.com/videos/20111206/192295543/lance-flammes-shmel-essai.html#ixzz3rYBUdpWb.
27 NDT : les armes thermobariques comme leur nom l'indique, combinent la chaleur et la pression (du grec thermos/θερμός : chaleur, et baros/βάρος : pression) : la première onde de choc étant suivie par un effet de dépression, causant des dégâts physiologiques terribles même aux personnels abrités (on les appelle aussi armes à surpression thermobarique [high-impulse thermobaric weapons, HITs], bombes aérosols [fuel-air explosives, FAE ou FAX], ou bombes à vide [vacuum bomb]). Voir aussi le site de Jean-Pierre Petit, chronique du 9 mars 2010, avec schémas didactiques : http://www.jp-petit.org/CHRONIQUES/2_11_09.htm (ctrl+F : chercher "thermobarique"). Les armes thermobarique sont de type dit non-conventionnel, c'est-à-dire non assujetties à la Convention sur Certaines Armes Classiques (CCAC), officiellement Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques produisant des effets traumatiques "excessifs" ou bien frappant sans discrimination (signée le 10 octobre 1980 à Genève, entrée en vigueur le 2 décembre 1983). On ignore qu'elles furent déployées pour la première fois sous la forme des premiers Nebelwerfer (version allemande du célèbre lance roquettes multiples d'artillerie Russe soviétique, surnommé Katioucha), dont l'Allemagne nazie découvrit les effets en même temps que les infortunés Russes. Les effets furent tellement terrifiants, que les Russes avertirent en retour qu'ils utiliseraient les gaz de combat en représailles, et ce fut une décision de Hitler lui-même, craignant ces gaz pour les avoir lui-même subis, qui les fit retirer du front (voir notamment Otto Skorzeny : « La Guerre Inconnue », Albin-Michel, 1975, p.110).
28 Sputnik News, « Terrifying Bumblebee Fires Incendiary Bombs Barbecues Enemy Indoors » 8 November, 2015, http://sputniknews.com/military/20151108/1029765936/russia-bumblebee-flamethrower-weapon.html#ixzz3rAb2M8m7. NDT : nous parlons bien ici d'un phénomène supérieur à l'effet d'une explosion dite "en vase clos" (effet "blast"): une grenade explosant par exemple dans une pièce confinée aura un effet de surpression allant au-delà des éclats directement issus de la grenade. L'effet "en vase clos" d'une arme déjà thermobarique à la base, est réellement dévastateur au-delà de toute expression pour des personnels s'y croyant à l'abri. Rajoutons que n'est pas mentionnée ici la version lourde TOS-1 "Buratino" : un lance-roquettes thermobariques multiple (24 tubes, de 220 mm, capable de tirer en quinze secondes de quoi traiter en une salve une superficie de 200 x 400 mètres) automoteur, monté sur châssis de T-72. Il semble que la Russie testait ces armes depuis 2013 à une nouvelle échelle, certainement en prévision d'une intervention en Syrie (« Russie: l'armée va tester de nouvelles roquettes thermobariques », SputnikNews, 09 septembre 2013) http://fr.sputniknews.com/defense/20130909/199255336.html#ixzz3rYAktGbc. Sur le TOS-1, voir : « Le lance-flammes lourd TOS-1 "Buratino" », SputnikNews, 27 juillet 2011. http://fr.sputniknews.com/infographies/20110727/190227911.html#ixzz3rYEnA1LQ Voir aussi « TOS-M1 : le thermobarique, c’est fantastique », note d'humour noir sur le site Internet du mensuel DSI [Défense et Sécurité Internationale], 24 novembre 2011. À l'instar du missile balistique intercontinental [ICBM] TOPOL-M, le TOS-1 fait figure d'"épouvantail à observateur de l'OTAN /OSCE", ce fut le cas par exemple lorsque l'un de ses systèmes d'armes fut repéré en Ukraine (« L’OSCE a repéré un système russe TOS-1 Buratino dans l’est de l’Ukraine », OPEX.360, 3 octobre 2015), et également en Syrie : il est d'ailleurs intéressant de voir que contre les terroristes de l'EI, à l'instar des règles concernant la piraterie maritime, la Russie ne retiendra pas ses coups (« Les systèmes TOS créent des désertions dans les rangs des rebelles islamistes », Réseau International AVIC, 27 octobre 2015, par l'excellent Valentin Vasilescu, réel expert militaire roumain ayant produit plusieurs autres articles au sujet des nouvelles technologies militaires russes).
29 NDT : fuite certainement délibérée en forme de menace voilée, reprise par la BBC britannique : «Oups, la télévision russe a montré les plans d'une nouvelle arme secrète » (L'Express.fr, avec l'AFP, 11 novembre 2015); « Russia reveals giant nuclear torpedo in state TV 'leak' » (BBC, 12 Novembre 2015); « La Russie prépare un drone sous-marin d'attaque de nouvelle génération » (SputnikNews, 12 novembre 2015) http://fr.sputniknews.com/defense/20151112/1019462663/russie-drone-sousmarin.html#ixzz3rZLbKl76; « Did Russia Just "Gently" Threaten The USA? », ZeroEdge, 12 novembre 2015; repris par Réseau International Avic, 14 novembre 2015 : « Le « projet status 6 » – Quand la Russie menace « discrètement » les Etats-Unis d’une destruction totale » : http://www.zerohedge.com/news/2015-11-12/did-russia-just-gently-threaten-usa http://reseauinternational.net/le-projet-status-6-quand-la-russie-menace-discretement-les-etats-unis-dune-destruction-totale/
30 « Assured unacceptable damage: Russian TV accidentally leaks secret nuclear torpedo design », RT, 12 November, 2015: https://www.rt.com/news/321640-leaked-russian-nuclear-torpedo/
31 « Russia and China are challenging the world order-US Defense Sec », RT, 8 November, 2015, https://www.rt.com/usa/321194-carter-russia-threat-world-order/

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